Mathilde — De l’autre côté du silence

Il y a des présences qui n’ont pas besoin de bruit pour exister.
Mathilde en fait partie.
Je l’ai photographiée sans chercher à la diriger.
Juste en l’observant se mouvoir dans l’espace, avec cette manière rare d’habiter le silence sans jamais le remplir.
Pas de rôle à tenir, pas de masque à faire tomber. Rien à prouver.
Elle était là — entière, libre, posée.
Ce jour-là, à Bordeaux, entre deux flux de créativité en ébullition, j’ai choisi de ralentir. De me concentrer sur ce qui ne s’explique pas : un port de tête, une respiration, une main qui frôle une surface sans la toucher.
Chaque cliché est né dans cet interstice.
Entre pudeur et abandon.
Mathilde ne s’impose pas.
Elle irradie.
Et dans ce rayonnement discret, presque secret, j’ai reconnu ce que je cherche dans chaque portrait : la part invisible, celle qui ne se photographie pas… mais qui vibre.
À travers cette série, j’ai voulu rendre hommage à cette force tranquille.
À cette féminité sans posture.
À cette beauté qui ne cherche ni l’approbation ni le regard, mais qui le retient malgré tout.
Voici Mathilde, de l’autre côté du silence.